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« Il est urgent d’améliorer la connaissance, le dépistage et la prise en charge des commotions cérébrales »

« J’ai abîmé mon corps » : les mots du footballeur Raphaël Varane dans L’Equipe, le 2 avril, ont été le détonateur d’une prise de conscience nécessaire à l’égard des commotions cérébrales. Altérations méconnues du fonctionnement du cerveau, causées par un choc ou une décélération brutale, les commotions ne sont jamais anodines.
Au moins 100 000 de ces blessures se produisent chaque année en France dans de multiples sports, en amateur comme en professionnel. Une grande partie n’est ni recensée ni prise en charge. Certains sportifs en éprouvent des séquelles des mois voire des années durant : angoisses, troubles de l’équilibre, irritabilité, maux de tête, insomnies, dépression… Un phénomène particulièrement grave chez les jeunes, dont le cerveau est encore en développement.
Si le risque zéro n’existe pas, il est urgent d’améliorer la connaissance, le dépistage et la prise en charge des commotions. Et quelle meilleure occasion que cette année olympique pour célébrer le sport responsable, pratiqué sans exposer inutilement un organe aussi vital que le cerveau ?
Car les situations à risque concernent de nombreuses disciplines, olympiques ou non : plaquages au rugby, chocs et têtes répétées dans le football, percussions dans le hockey, le handball ou le basket, coups portés à la boxe, accidents d’équitation, de ski, de VTT, de sport automobile, de voile et même de natation synchronisée… Le casque n’est d’aucune protection contre les commotions, même s’il crée un rempart salutaire contre les lésions externes.
Que faire alors ? En premier lieu, il importe de libérer la parole des blessés et d’informer les proches. L’acteur et réalisateur Roschdy Zem est de ceux qui contribuent à lever le tabou. Son film Les Miens, sorti en 2022, s’inspire de l’histoire de son jeune frère, victime d’une chute ayant endommagé son lobe frontal.
Souvent, le sportif et son entourage n’ont pas conscience des dégâts causés par un tel choc. Occasionnant un déplacement brusque du cerveau dans la boîte crânienne, la commotion cérébrale est un traumatisme qui n’est bénin qu’en apparence, car il déclenche dans le cerveau une série de réactions pouvant aboutir en particulier à de la neuro-inflammation.
La répétition des commotions fait courir le risque de maladies neurodégénératives, telles que l’encéphalopathie chronique post-traumatique, qui évolue de façon irrémédiable vers un état de démence. Les symptômes, variables, dépendent des zones du cerveau touchées : convulsions, troubles de l’équilibre, confusion, désorientation, expression stupéfiée, perte de connaissance dans environ 15 % des cas.
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